Abstract |
A partir de la pensée de Paul Ricœur sur l'histoire-temps et la mémoire-oubli, nous cherchons à comprendre le sens de l'espérance, non seulement dans une perspective philosophique, mais aussi – et surtout – dans une perspective théologique chrétienne. Nous cherchons ici à comprendre comment il est possible de maintenir une continuité historique et de sauvegarder la mémoire (aussi traumatisante soit-elle) et d'envisager l'avenir avec espérance. La proposition de Paul Ricoeur semble indiquer non seulement une tension insurmontable entre la mémoire et l'oubli qui ne peut être surmontée que par un pardon personnel/humain. Cependant, la vision ricoeurienne du pardon – toujours limité par la contingence humaine – semble entrevoir une certaine impossibilité de garder l'espérance. Ainsi, en articulant la vision de Ricœur avec les perspectives d'autres philosophes, psychologues, sociologues et théologiens, il devient possible d'ouvrir de nouvelles voies et de défendre la thèse selon laquelle seul le pardon, compris dans une perspective chrétienne-théologique, peut être un lien et un chemin de possibilité pour une véritable espérance. Dans cette étude, nous cherchons donc à comprendre les concepts d'histoire-temps et de mémoire-oubli au-delà des perspectives ricoeuriennes, pouvant ainsi comprendre l'ampleur et les implications du pardon pour une continuité historique et pour une espérance au-delà de la contingence et des circonstances terrestres. D'un point de vue théologique, l'espérance et l'histoire se présentent ‘main dans la main’ sous le signe de la promesse et de l'eschatologie, où le pardon est pensé de façon personnelle (entre les êtres humains), sans nier – mais plutôt en incluant – la présence et l'action de Dieu. Dans ce cas, le pardon est présenté, non seulement comme un don offert, mais comme une condition de possibilité du salut humain – une condition marquée par la responsabilité envers l'autre et par une attente qui n'existe pas post mortem, mais dans une continuité entre la vie terrestre et céleste. Ici, l'être humain est compris au-delà de sa biologie et de la vie (son sens ultime) au-delà des fatalismes des circonstances et de ses limites (notamment la limite de la mort), ce qui conduit à comprendre la vie dans un sens ‘non circonscrit’ par la mort. Au contraire, la mort devient un moment naturel de l'existence humaine, qui ne doit en aucun cas effrayer ou faire peur ; elle est plutôt l'ouverture de nouveaux horizons – l'horizon eschatologique qui commence dans la vie terrestre mais ne s'arrête pas avec sa fin.
Starting from Paul Ricoeur's thinking on history-time and memory-forgetfulness, we seek to understand the meaning of hope, not only from a philosophical perspective, but also - and above all – from a Christian theological perspective. Here we seek to understand how it is possible to maintain historical continuity and to safeguard memory (however traumatic it may be) and to look forward to the future with hope. Paul Ricoeur's proposal seems to indicate not only an insurmountable tension between memory and forgetting that can only be overcome by personal/human forgiveness. However, the Ricoeurian vision of forgiveness - always limited by human contingency – seems to foresee a certain impossibility of keeping hope. Thus, by articulating Ricoeur's vision with the perspectives of other philosophers, psychologists, sociologists and theologians, it becomes possible to open up new avenues and defend the thesis that only forgiveness, understood in a Christian-theological perspective, can be a link and a path of possibility for true hope. In this study, therefore, we seek to understand the concepts of history-time and memory-forgetting beyond Ricoeurian perspectives, thus being able to understand the scope and implications of forgiveness for a historical continuity and for a hope beyond contingency and earthly circumstances. From a theological point of view, hope and history are presented ‘hand in hand’ under the sign of promise and eschatology, where forgiveness is thought of in a personal way (between human beings), without denying – but rather including – the presence and action of God. In this case, forgiveness is presented not only as a gift offered, but as a condition of possibility of human salvation – a condition marked by responsibility towards the other and by an expectation that does not exist post mortem, but in a continuity between earthly and heavenly life. Here, the human being is understood beyond his or her biology and life (its ultimate meaning) beyond the fatalisms of circumstances and its limits (notably the limit of death), which leads to an understanding of life in a sense ‘uncircumscribed’ by death. Instead, death becomes a natural moment of human existence, which should in no way frighten or scare; rather, it is the opening of new horizons - the eschatological horizon that begins in earthly life but does not end with its termination. |